Iran

24 h de voyage non-stop, nous arrivons à Birjand dans la province du Sud Khorasan qui jouxte l’Afghanistan.

Fatigués, sous une pluie froide, nous sommes accueillis à l’aéroport par les sommités locales qui nous offrent des fleurs et nous accompagnent dans la visite des musées locaux suivis d’interviews télévisées…

Le lendemain, nous voilà partis avec un convoi de 6 véhicules pour l’extrême nord-est du Lut et ses rides dunaires monstrueuses, pas moins de 20 personnes dont 2 équipes de télévision, les guides locaux, le guide francophone, les chauffeurs, le patron de l’agence Kalout, la fille du célèbre chanteur Shajarian, … j’y perds mon persan … le temps se met au beau, les interviews se succèdent et 2 vols dans l’après-midi réjouissent les observateurs.

La quasi absence de touristes dans l’Iran oriental, et les demandes d’autorisation de survol en paramoteur expliquent l’intérêt local pour notre voyage. Nous apercevrons notre bobine à la télé par le plus grand hasard, au passage frontière de la province de Kerman, nous nous sommes alors tous précipités dans la guérite du gardien de la révolution, médusé …

Deux jours plus tard, délestés de nos encombrants supporters mais surveillés à distance par un bataillon de l’armée Iranienne, nous explorons le nord du Lut. La nuit tombe et un gros orage suivi d’une pluie diluvienne se fracasse sur les tentes. Le vol du matin découvre les moirés des sables qui ont absorbé les eaux. Un spectacle grandiose que l’aérologie complexe me contraint à limiter dans le temps, je frôle un soldat en faction sur son fortin sableux pour atterrir.

Nous poursuivons notre périple vers l’ouest et atteignons les Kaluts; yardangs et forteresses de grès tous orientés Nord-Sud, fruit d’une érosion éolienne multi millénaire. Les pluies récentes ont gorgé d’eau les couloirs sédimentaires de gypse, des dépôts salins blancs apparaissent en surface, un spectacle de toute beauté qui va disparaitre au cours des prochaines semaines quand l’évaporation et le vent auront éliminé les résidus blancs. Il fait 30°C mais les températures du Lut en été dépassent 50°C

Après Kerman et Yadz, nous remontons vers Téhéran et bifurquons vers le désert du Dasht Kevir en direction de l’oasis de Farazad. Le vol du matin m’effraye avec une fermeture de voile, le vol du soir est plus serein mais un comité d’accueil nous attend à l’auberge, tracasseries administratives, danger potentiel, … je range le matériel. Les autorités ont été prévenues, nous récupérons nos pièces d’identité dans la ville la plus proche  ( Khoor, 50km )

Deux jours plus tard, vers Maranjab, un officiel arrive le matin tôt exprimant les mêmes turpitudes administratives…

Un voyage moins exotique et beaucoup plus civilisé qu’on se l’imagine, mais un peuple chaleureux où la femme n’attend que le signal pour se débarrasser du voile islamique. En attendant, elles se font refaire le nez et exhibent fièrement le pansement nasal suite à la rhinoplastie.