
Architectures de terre et de pierre (Algérie, Maroc)
Un chapelet d’oasis s’étend des versants sahariens de l’Atlas marocain jusqu’au sud du Grand Erg Occidental, ponctuant les vallées de la Saoura et du Touat. Véritables ports du désert, elles comptèrent parmi les pôles les plus importants du commerce transsaharien. Les caravanes comprenaient des centaines de chameaux. Tout comme la navigation transocéane, périlleuse était la traversée qui menait au pays des noirs par le Tanezrouft, l’erg Chech ou l’Iguidi. Hommes et bêtes étaient fréquemment décimés par la soif et l’épuisement, et il n’était pas rare qu’une caravane entière s’évanouisse. Au XVIème siècle, les armées chérifiennes soumirent l’empire Songhai sur les rives du Niger, assurant la prise de Tombouctou. L’axe qui reliait cette ville mythique au Tafilalet, la porte du désert du Maroc médiéval, fut peut-être le plus fréquenté et source de fabuleuses richesses. Nombreux sont les récits et témoignages de ces épopées, de Léon l’Africain le commerçant à René Caillé l’aventurier. Remontant à la période pré-islamique, la présence de communautés juives, dans le Touat notamment, a joué un rôle essentiel dans le développement de ces zones arides. Couchées au pied des montagnes, blotties contre les dunes ou installées sur les rives des oueds et des sebkhas - anciens lacs asséchés - les oasis promettent, trompeusement souvent, la paix et l’abondance. Les ksour ocre rouge, forteresses de pierre et de terre, témoignent du génie de leurs bâtisseurs. Elégantes, se fondant harmonieusement dans le paysage, les kasbah rappellent l’architecture du Yémen dont elles seraient inspirées.

Canyons à feu et à sang ( USA )
Le désert du sud-ouest américain est d’une extraordinaire variété, affichant dans le Sonora et le Mojave une faune et une flore uniques sur la planète: du majestueux saguaro, le plus grand des cactus, au minuscule “bark scorpion”, l’un des arachnides les plus agressifs. Mais au delà des couleurs et des formes du monde vivant, ce qui fait la beauté particulière de ce désert, c’est la pierre: couches de sable rouge sang fusionnées par le temps; anciennes dunes blanches, mauves ou rouge feu, pétrifiées en de colossales constructions inclinées. L’érosion a donné vie et mouvement aux montagnes et aux canyons, les sculptant en citadelles fantastiques. Immenses découpes dans le paysage, falaises à pic et précipices portent les noms de leur grandeur ou de ceux qui ont vécu ici: Grand, Bryce, Zion, Antelope. Au cœur de ce désert se cachent les lieux les plus intrigants, les plus obsédants: les “slot canyons” de Grand Staircase et Escalante. En s’enfonçant dans ces étroits couloirs taillés au couteau, on a le sentiment de pénétrer dans les entrailles de la terre, une impression de retour au sein maternel. Pourtant, quelques mètres seulement séparent les parois de ces lieux paisibles qui inspirent l’humilité. La lumière qui s’insinue dans ces canyons, parfois profonds de plusieurs centaines de mètres, se réfléchit sur les murs pour créer les plus extraordinaires nuances de jaune, d’orange et de rouge. Protégé de la pluie, du vent et du soleil au zénith, ce n’est pas une simple caverne que le visiteur parcourt mais une galerie d’art de gigantesques proportions. C’est ici le vrai désert de la couleur, stupéfiant, captivant: désert de feu et de sang.

Desert nomade (Mali-Mauritanie )
Seuls quelques massifs, tels l’Adrar et le Tagant, émergent de l’océan de sable qui recouvre presque intégralement la Mauritanie. Au nord, les R’guibat, tribu maure originaire du pays Sahraoui, règnent sur le Sahara occidental jusqu’aux confins septentrionaux du désert malien. Au sud, les Kounta ont colonisé les frontières de la Majabat, « ce grand vide » comme l’avait nommée Théodore Monod. Les Maures, d’origine berbère, nomadisent depuis toujours dans ces vastes espaces. Ils se sont remarquablement adaptés à la vie en milieu aride comme en témoignent les coutumes vestimentaires, les oasis millénaires, l’habitat nomade et la transhumance des grands troupeaux chameliers. Les hommes revêtent le boubou bleu ou blanc ; les femmes se drapent dans des voiles de couleur ambre, saumon, brique, carmin, garance, cuivre, rose pâle, roux-fauve, ou pourpre. Depuis des siècles, les pistes caravanières relient la malienne Tombouctou à Oualata et Tichitt, voire Chinguetti et Ouadane, ces oasis qui, dès le XIème siècle, connurent un grand rayonnement spirituel sur l’Afrique du nord-ouest, jusqu’à l’Espagne musulmane. Le transport du sel perdure, en une seule journée de décembre 2004, on dénombrait pas moins de 5 caravanes dans la sebkha de Tagouraret. Les nomades y récoltaient le sel qui affleure pour l’acheminer vers le sud moins aride où l’on pratique l’élevage bovin. C’est une autre ethnie maure, les Berabich, qui assure toujours le transport du sel gemme des mines maliennes de Taoudenni jusqu’à Tombouctou.

Extrêmes du Ténéré (Niger, Tchad)
Un espace vide hyperaride sépare le monde des Touaregs à l’ouest de celui des Toubous à l’est : c’est le désert du Ténéré, littéralement « vide, néant », terre sans puits que l’homme avisé ne choisit guère de fréquenter. Les nomades en ont colonisé les franges et seul le commerce du sel justifie encore l’occupation de quelques oasis perdues. Pourtant les rezzou des intrépides Toubous à travers le Ténéré et leurs affrontements sporadiques avec les Touaregs font partie de l’histoire saharienne et ont perduré jusqu’à la présence française. Une prodigieuse masse de sable s’est répandue sans discontinuité depuis l’ouest du Tibesti, formidable barrière volcanique et point culminant du Sahara, jusqu’au sud de l’Aïr au Niger. Les cordons dunaires du Ténéré sont parallèles aux puissants alizés soufflant du Nord-est. Au nord du Ténéré, presqu’île dominant l’océan de sable, se dresse le plateau du Djado qui fut le témoin, des siècles durant, d’innombrables traversées par la plus ancienne des pistes transsahariennes. Par ici transitaient les caravanes qui reliaient le ‘Soudan’ – le Pays des Noirs - et la région du lac Tchad aux rives de la Méditerranée, via le Fezzan libyen. Elle contribue aujourd’hui encore à la migration des travailleurs noirs vers les eldorados libyen et européen. En 1960, la mission Berliet de reconnaissance du Ténéré permettait pour la première fois, une exploration scientifique de ce désert : un programme multidisciplinaire comportant l‘analyse des sédiments, la découverte de sites préhistoriques, la cartographie des grandes masses de sable et le balisage des pistes.

Fantasmagorie lithique (Algérie)
Si le Monde perdu de Conan Doyle n’est pas localisé au Sahara, en revanche c’est au Hoggar que Pierre Benoît a situé l’Atlantide où Antinea, sa reine immortelle, pétrifiait ses amants. Constellés d’une myriade d’oueds qui les traversent ou les contournent - le massif du Hoggar marque la ligne de partage des eaux au Sahara algérien - la ceinture de tassilis est constituée d’un enchevêtrement hallucinant de pitons rocheux où l’imagination perçoit tour à tour statues monumentales, forêts de pierre ou titanesques bestiaires. L’alternance de transgressions marines et de périodes glaciaires, commencée il y a environ 500 millions d’années, a compacté et figé les sables. L’épaisse accumulation de grès ainsi formée s’est fragmentée en son centre par un soulèvement thermique qui en a accentué l’érosion. Les millénaires y ont façonné une œuvre monumentale, ciselant une infinité de ravines, fracturant et morcelant chaque îlot de grès pour créer stèles, arches, pics, aiguilles ou forteresses : autant de citadelles que le temps et les éléments continuent de désagréger peu à peu. Fréquenté depuis longtemps par les « Gens de l’Aube », le Sahara a constitué pour l’homme du Néolithique un habitat privilégié, lorsqu’une période climatique favorable eut transformé le désert en savane. Dans ce musée en plein air abondent les sites de gravures et de peintures rupestres. Dans ce monde aujourd’hui exclusivement minéral, brun et jaune pâle règnent le jour, précédé et suivi par le flamboiement paroxysmal du levant et du couchant.

Gemmes de sel (Ethiopie)
La dépression des Afar, encore appelée désert des Danakil, est une région peu connue. Nul ne s’y rend, nul ne s’y risque. Au coeur de l’un des endroits les plus ingrats de la terre, seuls ces guerriers ont appris à survivre dans des conditions climatiques dignes de l’enfer. Les hauts plateaux abyssins de l’Ethiopie chrétienne, d’ où le Nil bleu prend sa source, s’effondrent brutalement, laissant place à un vaste triangle de 150 000 km2 qui s’étend jusqu’à la Mer Rouge. Parfois rompue par d’imposantes boursouflures volcaniques, une énorme accumulation de sel – jusqu’à 1000 mètres d’épaisseur - recouvre le fond de la dépression qui plonge jusqu’à 120 mètres sous le niveau de la mer. Les abondantes précipitations qui arrosent le plateau éthiopien n’atteignent que rarement le désert des Afar dont l’altitude négative lui garantit des chaleurs extrêmes. Toutefois, la proximité de la Mer Rouge, associée aux résurgences aquifères en constante évaporation, fait grimper le taux d’humidité jusqu’à 70%. En été, n’y survivent que les pasteurs semi-nomades acclimatés depuis des siècles à ce véritable sauna. C’est le point le plus chaud de la planète avec une température annuelle moyenne de 35°C. Chaos de laves et chapelets de volcans sont les témoins de la fracture du Grand Rift qui séparera, dans quelques millions d’années, la corne de l’Afrique du reste du continent.

Incandescence Rajpoute (Inde)
Vaste champ de dunes à l’aridité tempérée par la mousson, le désert du Thar, aux confins ouest de l’Inde, se prolonge au Pakistan jusqu’à l’Indus. L’irrigation a permis le développement de l’agriculture aux marges des sables, parfois même au creux des dunes. Le canal Indira Gandhi, en provenance du Pendjab, a contribué à la modification du paysage, encourageant le développement de l’élevage et son corollaire, une pression démographique accrue. Le Rajasthan est le pays de la couleur par excellence. En témoignent un chatoiement perpétuel et éclatant d’étoffes, de ciels, de visages, de temples : un nirvana multicolore au pays de la spiritualité. Le séchage des flamboyants saris dans le vent, les éclatantes parures des femmes, bras et chevilles chargés de bruyants bijoux d’argent, les turbans des hommes violemment colorés, la nonchalance des dromadaires, les bains rituels sur les marches des temples ; tout revêt un caractère sacré qui ne peut qu’éblouir l’étranger soudain plongé dans cet univers. Au milieu des sables pâles d’un désert venteux, l’homme de l’oasis a su apprivoiser la couleur pour y affirmer symboliquement son existence et son espérance face à une minéralité implacable. Descendants royaux des guerriers rajpoutes, paysans et artisans, nobles et fins nomades, chacun mène l’existence pour laquelle il est né, rarement solitaire et toujours solidaire du monde qui l’entoure. Ici, le divin est partout qui transcende la vie quotidienne et se concrétise dans les fêtes, adorations et pèlerinages où chacun se confond corps et âme dans la communauté.

Le continent rouge (Australie)
Qui n’aura été attiré par la lointaine Australie et ses espaces vides où tous les rêves sont permis ? Et pourtant, les pionniers, mineurs d’opales et aventuriers en tous genres qui s’y sont confrontés connaissent l’extrême rigueur de cette terre trop immense pour en appréhender l’essence. Vaste terre d’élevage, l’appellation de désert n’est-elle pas erronée ? Les sols rouges de l’Outback sont riches, en effet, d’une savane arbustive qu’alimentent des pluies éparses. C’est bien le paradoxe de l’Australie que d’être le continent le plus sec, mais d’être moins aride que les grands déserts asiatiques ou africains. Les dunes de sable du Désert de Simpson et du Great Sandy ne s’appréhendent que vues du ciel, cordons figés qui se prolongent à l’infini. Les lacs salés sont à l’échelle du continent, dont seule l’observation aérienne permet d’apprécier l’étendue. Le cliché perdure qui nous présente une terre australe peuplée d’aborigènes, ultimes acteurs d’une époque révolue. Certes, les monolithes d’Ayers Rock et des Monts Olga ont été, très justement, rebaptisés de leur nom autochtone primitif: Uluru et Kata Tjuta. Le folklore demeure présent, conforme à l’imaginaire de l’étranger et aux dépliants touristiques. Mais nourrissant l’homme, il en a perdu l’âme. Seule la couleur des sables et des grès tient sa promesse d’un désert rouge.

Les sables de l’Orange (Namibie)
Dans l’hémisphère sud, sur le tropique du Capricorne, le désert du Namib vide d’hommes – Namib signifie Terre de personne en langue Nama - est riche d’une flore et d’une faune endémiques qui survivent dans un biotope très ancien et unique. Le Namib est une bande côtière très aride. Sa façade atlantique ourlée de dunes de sable clair est parcourue par le courant froid de Benguela générateur de fréquents brouillards. La simple rosée déposée sur les sables et les roches permet la survie biologique d’insectes et de plantes adaptées. Une prodigieuse quantité de sable en provenance des bassins des fleuves Orange et Fish s’est accumulée, sur 400 km de côtes, en un vaste champ de dunes qui pénètre les terres jusqu’à l’escarpement du plateau central, distant d’une centaine de kilomètres. Des cordons de dunes longitudinales dominent la zone littorale, tandis que des dunes vives et colorées s’élèvent en de vastes enchevêtrements vers Sossusvlei, bassin d’épandage des rivières souterraines en provenance des reliefs du Naukluft. Au sud du Namib, zone interdite et pour cause, les sables sont enrichis d’alluvions diamantaires. Au cours des siècles, les bateaux européens faisant route vers le Cap de Bonne Espérance, furent souvent victimes des courants pour venir s’échouer sur les côtes du sud-ouest africain. Au nord de la Namibie, la Côte des Squelettes est constellée d’épaves qui nous rappellent ces épisodes tragiques.

L'or des Garamantes (Libye)
Au sud-ouest de la Libye, le Fezzan est l’hôte de deux vastes ergs de dunes vives, l’Edeyen d’Oubari et l’Edeyen de Mourzouk, séparés par les plateaux volcaniques du Messak Setafet et du Messak Mellet. La vallée qui s’enfonce entre le plateau et l’Edeyen d’Oubari abrite des palmeraies bien irriguées grâce à d’abondantes nappes phréatiques d’eaux fossiles. Aujourd’hui insuffisantes, les précipitations recueillies sur les plateaux s’infiltrent dans les grès et les sables par un processus qui met des milliers d’années pour alimenter les nappes. Le Fezzan et son chapelet d’oasis fut au cours des âges le couloir privilégié du commerce de l’or, de l’ivoire, des plumes d’autruche et des esclaves, entre l’Afrique noire et la Méditerranée. On y situe le pays des Garamantes, peuple guerrier énigmatique, contemporain des grandes civilisations méditerranéennes, qui se déplaçait sur des chars à quatre chevaux. Au début de notre ère, le chameau a définitivement remplacé le cheval dans un Sahara devenu trop aride. Les Garamantes se sont alors alliés aux Romains pour s’opposer aux Toubous, nomades noirs du Tchad à qui l’on prête même des incursions à travers le Désert Libyque jusqu’aux oasis égyptiennes. Lors d’une phase climatique plus clémente, le massif de l’Akakus et les plateaux des Messak furent abondamment fréquentés par l’homme du mésolithique et du néolithique, c’est à dire à partir de –10000 ans avant notre ère. Cette région abrite aujourd’hui la plus grande concentration de peintures et de gravures rupestres au monde.

Plaies secrètes des grès (Jordanie, Sinaï)
Cet exil de pierre porte l’empreinte de la Bible. Dans son errance au désert, Moïse y entraîna son peuple depuis les rives de la Mer Rouge, où le Sinaï égyptien touche la péninsule arabique, jusqu’en Jordanie qu’il traversa pour atteindre la Terre Promise. Quelques dizaines de kilomètres seulement séparent le Wadi Rum jordanien des rives du Sinaï égyptien. Pourtant, la proximité des sites est relativisée par les barrières politiques de cette région, berceau des civilisations et carrefour des monothéismes. Les paysages ruiniformes sont intimement liés à l’érosion des massifs de grès du paléozoïque. La grande fracture qui s’amorce dans la vallée du Jourdain, plonge dans le golfe d’Aqaba et les eaux de la Mer Rouge… qui n’a de rouge que ses coraux. En Jordanie, Pétra la bien-nommée fut baptisée du mot grec qui désigne la roche. La cité nabatéenne bi-millénaire recèle les vestiges monumentaux de temples creusés dans les canyons de grès. Alternant le blanc et le rouge, ces grès ont d’abord été fissurés par des mouvements tectoniques. Les étroites failles s’élargirent ensuite sous l’action des sables éoliens. L’érosion chimique causée par les eaux, continua de sculpter les parois, y taillant alvéoles et corniches naturelles multicolores qui constituent le décor naturel de Pétra.

Royaume des pharaons noirs (Soudan)
Le Nil conditionne la vie des Soudanais, tout comme celle des Egyptiens et des Nubiens, depuis des millénaires. D’Assouan jusqu’au confluent du Nil bleu et du Nil blanc où s’est implantée Khartoum la capitale du Soudan, six cataractes font obstacle à la remontée du fleuve. Entre les quatrième et cinquième cataractes, le Nil décrit un large détour où s’inscrit le très aride désert de Bayuda qui rompt définitivement avec les sables du désert nubien. D’étroites zones de culture courent le long du fleuve, frêle obstacle aux dunes et aux regs qui viennent y mourir. Au VIII ème siècle avant notre ère, installés entre la troisième et la quatrième cataracte, sur le site de la montagne sacrée du Djebel Barkal, les princes soudanais, convertis au culte d’Amon, règnent sur le royaume de Koush. Le souverain Piyé entreprend alors la conquête de l’Egypte et y installe la XXV ème dynastie dite des pharaons noirs. Le royaume de Koush fortement marqué de tradition égyptienne, règne de la Nubie jusqu’au confluent des Nil. Vers 300 av J.C., l’empire s’installe plus en amont, à Méroé qui devient capitale de l’empire pendant 6 siècles. Durant un millénaire, les souverains koushites érigent des sépultures royales, pyramides aiguës de briques ou de grès, concentrations uniques qui ne furent redécouvertes qu’en 1821 par le naturaliste français F.Cailliaud. Le royaume de Koush avait disparu depuis longtemps de la mémoire des hommes, aucun voyageur ne s’y était rendu depuis l’Antiquité.